Considérations de méthodologie stratégique
a) La qualité humaine se délimite et se définit par la capacité cognitive à alterner en fonction des situations vécues entre un fonctionnement procédural séquentiel et un fonctionnement émotionnel synchrone.
b) Il en résulte que l'humain, ses avatars ou ses productions génératives se caractérisent par un opérateur logique (ou non exclusif), qui le distingue d'autres formes animées ou vivantes, organisées par un autre opérateur (ou exclusif). Ainsi, les robots sont des objets structurés exclusivement par des procédures séquentielles, tandis que la plupart des animaux ignorent les procédures d'apprentissage, les rituels culturels ou l'hygiène corporelle.
c) Les robots, comme les animaux, ne peuvent pas se raser devant un miroir tout en pensant à un enjeu global. Deux procédures distinctes peuvent se succéder très rapidement dans les circuits d'un robot, ou même se dérouler simultanément, mais elles ne peuvent pas s'intégrer synthétiquement dans un schéma d'ensemble tout en déroulant et exécutant leurs fonctions de calcul.
d) Chez la machine, le calcul est primaire, séquentiel, structurellement rigide, dans le sens où les processus vont des données à l'intégration en utilisant le calcul procédural comme un moyen.
Chez l'animal, le calcul est secondaire, difficile et facultatif, il laisse la place au réflexe instinctif, tandis que l'humain est une liberté intégrale, une alternative entre la prévision et la réalisation, non successive, idiosyncrasique, avec une racine corporelle immédiate, une mémoire émotionnelle, non exclusive, pas toute.
e) Dans le domaine politique, les débats éthiques et stratégiques tiennent lieu de courroie de transmission, pour orienter en fonction des situations les décisions collectives vers plus de rigueur protocolaire ou davantage de souplesse vis-à-vis des normes, des codes et des lois étatiques.
Par exemple, l'usage qui voulait que les Présidents français annulent une fois l'an les contraventions mineures, représentait avant la rigidification du système, une tradition humaine, dans le sens où elle tentait de corriger les excès des procédures policières, des routines d'huissiers ou de l'inadéquation des amendes à des situations individuelles prises dans les crises sociales et économiques.
f) Les décisions stratégiques de l'État impliquent donc un nécessaire recul, que nous qualifierons d'éthique, pour le différencier de la morale religieuse, sur la sévérité des protocoles techniques, médicaux, administratifs, sociaux, sur tous les processus séquentiels qui structurent la vie collective comme des engrenages, des machines utiles qui parfois oublient leur origine humaine en broyant dans leur mécanisme froid et répétitif des individus fragiles et isolés, là où la machine tente de remplacer maladroitement la carence affective, le manque éducatif et l'isolement social.
g) Le jugement nécessaire, entre la réalisation du calcul ou sa suspension, est un jugement humain, qui ne peut être réalisé par aucune machine. Les excès dans un sens ou dans l'autre, l'excès procédural autogénératif comme le défaut de prévision par surmédiatisation ou réaction politique émotionnelle, sont condamnables par les jugements humains et ils doivent l'être selon des méthodes humaines, universitaires que nous pourrions appeler les sciences cliniques, car elles se distinguent de la Médecine tout en la complétant par le recours aux sciences humaines, aux modèles théoriques interactifs, aux outils de la psychologie et aux interprétations de la psychanalyse.
h) Cette formation clinique humaniste et l'expertise qui en est dérivée sont nécessaires et obligatoires pour permettre la réalisation d'une décision protocolaire administrative, médicale ou technologique, sur une population étendue à l'échelle d'une collectivité territoriale, a fortiori en population générale.
Décider d'un confinement généralisé à partir de séquences de croisement de données dont le relevé demeure sujet à caution, sans en prévoir les conséquences psychiques sur les individus les plus fragiles, cela revient à omettre la justification la plus évidente du confinement sélectif, localisé en fonction des eaux usées.
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En fait de mérite, les tenants du néo-système, chevaliers d'industrie, lobbyistes corrupteurs, politiques corrompus, nous ont démontré leur ignorance, comme leur incompétence à réduire le chômage ou favoriser l'emploi. Leur conception comptable du chômage, cynique, les amène à considérer qu'il vaut mieux ne pas aider les pauvres, ou alors sans les assister, pour leur donner envie de trouver du travail.
Ce raisonnement s'avère non seulement erroné et hypocrite, avec le népotisme reproductif des classes supérieures, mais bien plus grave, il empiète sur la compétence professionnelle de la société civile, en ce qui concerne l'insertion sociale et l'accompagnement à l'emploi.
Le politique vient avec un motif à vrai dire morbide, paranoïaque à plus d'un titre, contredire l'expertise basique de niveau licence, qui permet aux experts, aux spécialistes et même aux situationnistes, de tous s'accorder pour établir que l'accompagnement vers le travail échoue à cause de l'insécurité économique et de l'isolement social qui découle de la pauvreté, mais qu'il réussit quand l'environnement est suffisamment soutenant et sécurisant pour que les enjeux de survie ne s'accaparent pas les ressources psychiques et vitales de la personne.
En d'autres termes, si vous voulez accompagner une personne vers l'emploi, vous devez d'abord sortir la personne de l'insécurité matérielle, lui garantir un logement, de manière à ce que sa vie soit suffisamment stable pour lui permettre de trouver un emploi et le garder ou commencer une formation avec un cerveau disponible. Prétendre que la faim ou l'huissier vous donne envie de chercher du travail est un contresens psychologique, une erreur gravissime dans les politiques publiques qui démontre la faiblesse intellectuelle de toute une génération, qui plutôt que la religion, ou la philosophie, ou la psychanalyse, ne choisit pas les fleurons universitaires ou libéraux de la sociologie, de la psychologie française et de la psychothérapie, emblématiques de notre culture, pour guider sa politique. Non, la France choisit la gestion comptable pour les pauvres, le croisement des données sous conflit d'intérêt ou l'eugénisme à l'encontre des personnes âgées et tout ceci, sans même se poser la question : Que ferons-nous de ceux qui croyaient mériter leur place, quand ils auront perdu leur emploi ?
La misère augmente le chômage, plus le nombre de pauvres est important, moins ils trouvent un emploi. Les minimas sociaux peuvent permettre aux jeunes mères et aux artistes qui ne réussissaient pas à vivre de leur passion de choisir une vie conforme à leurs valeurs, en produisant des richesses intellectuelles, culturelles ou éducatives, tandis que les autres pourront bénéficier des emplois laissés vacants.
Plus une personne est proche du seuil de pauvreté, moins elle trouve un emploi. Plus un chômeur est accompagné dans des conditions matérielles stables, plus il trouve un emploi. La motivation à l'emploi provient des valeurs individuelles et de la capacité à s'insérer dans le lien social. À l'inverse, la pauvreté spolie les ressources mentales des individus en les focalisant sur des enjeux de survie qui les démotivent et les éloignent du marché de l'emploi. Plus les minimas sociaux sont faibles, plus le chômage augmente.
Modélisation pragmatique du chômage :
Plus les personnes obtiennent des diplômes de haut niveau, plus ils progressent sur l’échelon social et obtiennent des droits de plus en plus conséquents au revenu universel, plus ils accèdent facilement à l’emploi. Les minimas rémunèrent les diplômes universitaires.
La répression du cannabis augmente le nombre de fumeurs. Plus la répression est dure, plus les réseaux de distribution se criminalisent, plus les produits sont coupés avec des substances toxiques et plus le travail des enfants rémunère les réseaux terroristes.
Plus la répression est forte, moins les effets bénéfiques et sédatifs du cannabis produisent d'effet sur la population, plus les insurrections, les délits et les violences aux femmes augmentent. Plus la politique répressive est violente, plus les policiers se sentent autorisés aux attouchements sexuels ou à adresser des coups dans la tête de personnes malades chroniques, ou souffrant de pathologie addictive.
Le cannabis illégal ne réduit pas la pauvreté dans les cités, il augmente la précarité des quartiers et leur insécurité en dévalorisant les commerces et les loyers.
En médecine hospitalière ou libérale, il est fréquent de remarquer que les doses prescrites par les médecins praticiens sont en réalité diminuées par les patients eux-mêmes, lors de la prise de leur traitement, voire carrément refusées en totalité. Cet état de fait débouche sur la nécessité d'un accompagnement psychologique de tout traitement médical, dans la Loi française indûment désigné sous le terme "éducation thérapeutique". Sans compréhension du traitement par les patients, information éclairée, droit au choix de la personne du médecin et participation à la décision concernant le moyen à utiliser, invariablement ils refusent le traitement, le vaccin ou le confinement. Les tentatives pour contraindre le soin dérivent sur les pratiques les plus violentes de la médecine, avec des effets de trauma psychosomatique qui peuvent reproduire tous les symptômes de la détresse vitale, par exaspération de la souffrance psychique. L'enfermement prolongé en psychiatrie, les contentions manu militari appelées "renfort" avec des injections forcées de sédatif, les séances de sismothérapie sous contrainte, demeurent des solutions désespérées de dernière intention qui sont susceptibles de recours ou de signalement.
De même, l'isolement respiratoire ou le confinement en cas de contamination virale, impliquent un risque élevé de décompensation psychosomatique suite aux conséquences traumatiques de l'isolement sensoriel, relationnel et émotionnel (bradypsychie). À ce risque psychosomatique dépressif, s'ajoutent les tentations de passage à l'acte violent ou suicidaire, les addictions, ainsi que l'augmentation des maltraitances hospitalières, médicales et administratives, du fait de la systématisation inhumaine du soin clinique, lorsque les services sont surchargés ou en tension. Cette systématisation hospitalière inhumaine du soin implique également la nécessité de l'accompagnement psychologique, en particulier pour l'épidémie Covid, ou la charge administrative et technique désinvestit les soignants du niveau clinique relationnel.
À l'échelon des décisions stratégiques et administratives, il convient de remarquer que la sous-évaluation par les autorités du rôle de la mobilité, des transports et du tourisme dans la propagation de l'épidémie (de près de 80%), met en évidence une autogénération endémique, source d'erreur stratégique. L'évaluation des sources de contamination provoque, dés le relevé des données et plus encore lors de leur croisement, des biais d'implication, que ce soient le patient, le médecin ou le ministère de la Santé qui tentent d'identifier l'origine de la contagion. Dans la France de 2020, il reste à prouver que les virus auraient des ailes comme les oiseaux et même les personnes en maison de retraite sont en contact avec du personnel prenant la voiture ou les transports en commun.